Une journée dans le far ouest marocain (Jeudi 24/10)

Pas de visite de Mohammed ce matin, du coup on part le ventre vide. Forcément, à la première épicerie, le ptit déj sera monstrueux: pain, yaourt, confiture, vache qui rit... Avec ça, on est calés pour un moment.

Pour changer, après un repas, bing, une côte ! Mais une fois en haut, une vue de malaaade, ambiance USA (grand plateau), c'est chouette. Et comme souvent après une montée, ça descend... Au bout d'un moment, alors qu'on ne croise aucune bagnole (bizarre), on tombe sur des cailloux qui barrent la route. Demi-tour, et on prend la première piste à droite. On passe l'oued avant une montée bien raide sur la piste. Amel est obligée de pousser le vélo. Et la petite dame, elle commence à avoir faim... Zut alors, y'a encore 10 bornes jusqu'à Tazouta...

On longe d'anciens baraquements qui ont l'air abandonnés. Et là, y'a un gars, sorti de nulle part, qui nous propose le thé. Ca tombe bien, on est pas arrivés. Le gars vient nous servir le thé au portail, ça fait un peu ravitaillement de marathon; enfin ça fait trop du bien. C'est à ce moment que déboule Ismael, un grand et gros marocain (c'est pas tous les jours), cuistot pour les ouvriers du barrage qui ont désertés il y a 3ans. Il nous propose de rester manger. Ca tombe à pic, on a faim, on n'a pas de pique-nique, et y'a encore 10 km avant la prochaine épicerie (j'avais bien dit qu'il fallait acheter du roubs ce matin)! Un bon tajine mouton, patates, courgettes avec full roubs. Autant dire qu'on ne laisse que les os.

Après manger, on passe du temps à discuter avec Ismael qui parle un peu français. Il nous fait savourer avec ses histoires de soupes qu'il vend sur le marché... Encore une belle rencontre.

Forcément après le repas, ça monte. Merci Ismael, ça aurait été rude à jeûn. Mais c'est chouette, en mode longue ligne droite. A Tazouta, petit ravito et dessert (samoussa à la cannelle trop bons). Forcément après le goûter ça (re)monte. Amel est fatiguée depuis hier soir, alors avec Aurel on la soulage des sacoches avant et duvet. Mais elle a bien besoin d'une journée de repos. Hier soir, début de tourista, aujourd'hui mal au mollet; attention, signaux de fatigue!!! On passe prendre de l'eau au bled, les gamins sont chiants mais les poches à eau sont pleines. Et après une petite descente, on arrive sur un plateau magnifique.  Peu d'arbres, un paysage à perte de vue, sous une lumière rasante... c'est beau quoi !

On se cale à côté d'une case en construction, Mohammed nous tient compagnie mais n'est pas très causant. Après la bouffe, il revient avec un pote lui montrer "les bêtes curieuses" que nous sommes. Puis plus tard,un collègue amazir à lui vient également nous dire bonjour avec un kilo de pommes. Choukrane, on était un peu en rade de fruits, c'est au top. Avec eux, on discute avec les mains et aussi avec le petit livre de signes (merci les colocs Loic et AnneSo). C'est comme ça qu'on comprend qu'ici c'est la culture des pommes (d'ailleurs le lendemain, on discutera avec un gars qui est en négociation pour vendre ses champs de pommes, et qui nous dit que c'est la crise, au lieu de 5Dh/kg, cette année c'est plutôt 3.5Dh/kg...)

Nous regardons le ciel étoilé, silencieux, mais doucement le vent se lève...

Simon